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Bien qu’étant un personnage relativement secondaire, de part sa distance vis-à-vis de l’histoire du héros, Toguchi prend part à l’intrigue de bien des façons.

On le découvre immédiatement dans le tome 1. Il est présent lorsqu’on amène à Kobashi Yosuke le corps mutilé de sa petite amie, Chizuko.
Il est présent également lorsque s’efface cette première personnalité du héros. Toguchi est un personnage évolutif donc instable. On le découvre petit journaliste free-lance, sans grande morale mais à l’aise dans ses baskets. Il est partout, c’est l’oeil du peuple dans un milieu de meurtres sordides, c’est la mouche qui agace gentiment les policiers; il nous est d’entrée sympathique. Pourtant derrière ces dehors de “pti gars à la cool”, se cache un personnage bien plus complexe et impliqué. Bien plus tragique aussi.

Il commence à prendre son importance lorsqu’il remet à Isono Machi la cassette de l’exécution de Shimazu (bourreau de Chizuko) par Nishizono Shinji, substitué à Kobayashi, avant qu’il ne laisse la place à Amamiya Kazuhiko. Par la suite, sous prétexte de recherche de scoop et de sensationnel, il va être mêlé à plusieurs affaires de tueurs à code-barres.

Tout d’abord celle de Tanabe Tomoyo, la douce cannibale, qui s’égorge gaillardement devant sa caméra. Toguchi en sait déjà beaucoup sur l’affaire des code-barres puisqu’il a le réflexe de vérifier l’oeil de Tomoyo. Le “hasard” fait qu’il réalise par la suite l’interview de Ueno Suguru, l’architecte botaniste. Un pas est franchi lorsqu’on le trouve aux côtés de Zen.itsu, filmant cette oeuvre macabre qu’est le corps d’une fillette, qui s’étant cru enfant de Lucy Monostone, a voulu atteindre les cieux et les anges, mais n’a trouvé pour combler son coeur que l’acier glacial d’un poteau électrique.

Le doute n’est alors plus permis, Toguchi est plus qu’un journaliste d’une minable chaîne régionale. Les preuves de son implication ne vont pas tarder.

Cela commence lors de l’interview de Umemiya Akio, psychopathe, élève-jouet de Nishizono Shinji, supposé mort. Bien vivant et décidé à en profiter il fait flamber les membres de l’assemblée nationale et a pour dessein de détruire la presqu’île artificielle d’Himiotaru.
C’est à la fin de ce tome que débute l’éveil de Toguchi si l’on peut dire. On apprend que, reporter de guerre, il n’a pas hésité à mettre en scène une tête d’enfant pour la beauté d’une photographie, laquelle fut le début de sa carrière. C’est durant l’un de ses voyages qu’il fait connaissance avec Lucy Monostone grâce à une rencontre avec un “marqué” ayant massacré tout un village. Ses retrouvailles quelque peu macabres avec son compagnon de route et mentor Kiryu, puis son sentiment d’asservissement à la cause de Gakuso et de Zen.itsu entraîne une rébellion violente, brutale et aveugle.

C’est le début du tome 4 qui lui sera principalement consacré.

Ca y est, Togushi a tout planifié. Les invitations sont prêtes, les spectateurs sont prévenus, les armes sont à leur place, le décor de la tour magistrale est posé, les victimes seront là aussi, offertes aux courroux du jeune homme étouffé. Il est prêt. Un rapide souvenir de sa douloureuse énucléation, de sa terreur à la vue de son oeil tatoué, de la folie de ses bourreaux en guise de motivation et c’est parti.

Beng, première victime. C’est bon, le Smith & Wesson fonctionne bien. Procédons à la vérification du pistolet mitrailleur. Une, deux, trois, les petites pétasses sont fauchés. Quatre, cinq, six, le flic et les radasses aussi. Toguchi s’est fait une amie, une ado, probablement le souffre-douleur de sa classe. Commence alors le reality-show le plus glauque de l’histoire de la télé réalité. En direct le sang gicle et illumine d’une brume rosée la coupole de l’hôtel de vile. Toguchi jouit, il tient enfin sa revanche. Sur Gakuso, sur les autres psychopathes, sur les gens bien pensant. Il est le maître absolu, il a le contrôle et en fait profiter les sans-voix. Il veut changer le Japon.

Malheureusement, à tueur, tueur et demi et Zen.itsu a sitôt fait de brûler les ailes de notre sinistre Icare. Ironique retour des choses,Toguchi assiste alors en direct à l’exécution de ses parents. Fou de chagrin (on peut être assassin aveugle et bon fils), il se fait les derniers otages et, dans ce qui semble être un aveux résigné de sa misérable impuissance, déclare vouloir se rendre à la condition expresse de rencontrer Amamiya Kazuhiko, faveur qui lui sera accordée.
L’échange cependant va tourner court, ce parasite de Zen.itsu s’étant invité. L’affrontement est inévitable et Toguchi, dans sa rage bornée et suicidaire, est mortellement blessé.

Témoin extérieur de l’univers malsain de MPD Psycho tout d’abord, Toguchi est lentement aspiré par un tourbillon de violence. Lequel fait écho à sa rage, son sentiment d’impuissance, frustrante sensation de n’être que le jouet des événements. Il veut alors montrer qu’il est lui aussi une pièce maîtresse du jeu mais, trop fou et trop humain, il sera précipité en voulant délivrer toute la vérité.

"Oh, oui! Une pub explosive!" - "Applique toi, la tête, vise bien la tête!" Tome 4 page 9 & 33.